« Spéciale édition numérique » (Place de la toile, France Culture)
Marin Dacos, Virginie Clayssen,Hubert Guillaud Daphné Abgrall©Radio France
Il y a une semaine s’achevait à Marseille l’Université d’été de l’édition électronique ouverte, organisées par le CLEO (Centre pour l’édition électronique ouverte, une unité qui associe le CNRS, l’EHESS, les Universités d’Avignon et de Provence). Parmi les questions qui ont été abordées : les droits d’auteur, le modèle économique mais aussi la lecture en réseau, l’archivage, la typographie, le blogging scientifique et j’en oublie… Une variété de sujets qui montre bien l’étendue de ce que recoupe cette notion d’édition numérique et tout l’intérêt des questions qu’elle pose. Ce qui se joue, ce n’est pas seulement l’apparition d’un nouveau support, mais sans doute nos modes de lecture, de nouvelles manières de concevoir le texte, d’écrire, d’organiser la diffusion de la connaissance, mais aussi des problèmes plus économiques et juridiques. Quelques années après un emballement avorté autour du livre numérique, la question revient dans le cœur de l’actualité : que l’on pense à l’Hyperlivre de Jacques Attali disponible depuis quelques jours ou au lancement du nouveau volume de l’auteur du Da Vinci Code qui aurait connu sur le site de vente en ligne Amazon plus de téléchargement sur Kindle que d’achat papier. Pour parler de tout cela et en guise de clôture décalée de cette Université d’été de Marseille, sont présents aujourd’hui dans notre Studio 167 de la Maison de la Radio, à Paris. Devant l’étendue du sujet qui va nous occuper pendant cette heure, j’ai choisi de procéder simplement. Distinguer sept idées reçues sur l’édition numérique et les passer en revue :1. le livre numérique n’est qu’une question de support
2. le livre numérique est l’adversaire du livre papier
3. la lecture sur écran est une forme distraite de lecture
4. un livre numérique n’est qu’un livre papier sur un écran
5. l’édition numérique signe la fin de l’éditeur
6. l’édition numérique signe la fin de la librairie
7. l’édition numérique signe la fin de l’auteur
Il y en a d’autres. Mais celles-ci sont peut-être les plus tenaces. Chacune d’entre elles nécessiteraient sans doute une thèse, et même plus, et nous n’avons qu’une heure. Je précise que nous n’aborderons sans doute pas, ou alors par la bande, la question de Google, celle-ci ayant fait l’objet des Matins de Marc Voinchet il y a quelques heures. Ne vous en étonnez donc pas. Rediffusion du 18 septembre 2009