Le comble de l’amateurisme

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Dans la nou­velle que­relle des Anciens et des Modernes qui se pour­suit aujourd’hui sur inter­net, les Anciens dénoncent le Culte de l’amateur (Andrew Keen) et « notre déca­dence » [58]. Les modernes essaient de chan­ger de lunettes pour décou­vrir et com­prendre le monde contem­po­rain qui s’invente chaque jour. Ils tentent de com­prendre, par­fois de devi­ner, sou­vent d’explorer, ce qui change avec le numé­rique et avec le web. Ils ne se pré­ci­pitent pas sur les nom­breux exemples de médio­crité qui s’étalent sur inter­net. Ils pour­raient, pour­tant, égré­ner les absur­di­tés lues dans des ébauches inache­vées sur fr​.wiki​pe​dia​.net, les vidéos ego­cen­trées dignes de vidéo gag sur You­tube, les fautes de fran­çais accu­mu­lées dans les blogs d’adolescents ne trai­tant d’aucune ques­tion d’importance géos­tra­té­gique… Ils pour­raient pla­quer l’ancien monde sur le nou­veau et s’écrier : « ça ne colle pas ! ». En effet, une ency­clo­pé­die col­la­bo­ra­tive n’est pas une ency­clo­pé­die tra­di­tion­nelle. En effet, Dai­ly­mo­tion n’est pas la chaîne de télé­vi­sion Arte… En effet, fli­ckR n’est pas une expo­si­tion de Depar­don… Qui a dit aux Anciens que Wiki­pe­dia était une ency­clo­pé­die tra­di­tion­nelle, que Dai­ly­mo­tion était une chaîne de télé­vi­sion cultu­relle, que Fli­ckR était une expo­si­tion d’artistes abou­tis ? Au lieu de jeter l’anathème, ten­tons de com­prendre ce que sont ces sites et leurs ser­vices, ce qu’ils peuvent appor­ter à la culture com­mune et à l’humanité. Faisons-​le modes­te­ment, en ne leur deman­dant pas de rem­pla­cer les établis­se­ments cultu­rels mûrs et légi­times qui les ont pré­cédé, et qui conservent sou­vent toute leur légi­ti­mité, tout leur inté­rêt, tout leur sens.

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